26/04/2016

Quatrième séance de jeu

Fran est de retour dans sa chambre, et à peine a-t-elle eu le temps de souffler que Sigmund est venu lui mettre un soufflet. Fran est une méchante patiente ; on ne quitte pas sa chambre comme ça !

Sigmund n'est pas content. Et quand Sigmund n'est pas content, Sigmund drogue des enfants.
Je choisis de mentir de façon plausible, et au lieu de plaider que mon chat m'a dit de le rejoindre dans un rêve, je me plains de ne rien avoir mangé depuis trois jours.
"J'en ai rien à foutre !" rétorque Sigmund.
"J'ai faim. J'ai vraiment faim. Je vais mourir."
"Tu ne mangeras pas tant que tu n'auras pas appris à respecter l'autorité."
♫ Maaaaltraitaaaaance psychiaaaaatriiiiiiiique ♫
Je lui lèche les bottes :
"Oui j'ai compris monsieur, je serai sage monsieur, attendez il reste une petite tache monsieur, voilà monsieur."
"Bon, ça va, tu peux aller manger. Après tu te couches !"
Il quitte la pièce. Je regarde si j'ai de nouvelles options de dialogue à épuiser avec mon ami Phil, qui file un mauvais coton. (Notez mon roleplay.) (Notez mon humour toujours renouvelé.) Phil m'informe simplement que le code secret dont il me parlait plus tôt est bien dans le bureau du docteur. Allez, zou, exploration.

Ce séjour à l'hôpital a l'air de faire un bien fou à ce petit garçon.

L'escalier inaccessible plus tôt me mène à une pièce coupée en deux par un grillage. De l'autre côté se trouvent la réception de l'hôpital, une porte jaune pâle qui pourrait bien être celle de sortie, et surtout, plus important, un superbe portrait de Karl Marx. Ah, on m'informe dans mon oreillette qu'il ne s'agit pas de Karl Marx mais du fondateur de l'hôpital pour enfants. Fran lance l'hypothèse qu'il avait un rejeton taré dont il souhaitait se débarrasser.

Traversant l'entrée, nous arrivons dans un vestibule où un gardien, que nous appellerons Gary le gardien, lit le journal. Allons le saluer.

Salut, Gary.
"Eh, Gary, tu me donnes la clé accrochée au-dessus de toi ?"
"Sûr, si tu me donnes un baiser."
WOW
WOH
J'AI PAS SIGNE POUR CA
Je l'envoie se faire voir, et, étonnamment, il ne m'agresse ni physiquement ni sexuellement pour me punir d'avoir refusé ses avances. Gary serait-il juste très con ?
A noter que je peux essayer d'attraper la clé moi-même, mais que je suis trop petite.
"Eh !", réagit Gary quand je m'y essaie. "Qu'est-ce que tu fous ?"
"Rien."
"Bah tu ferais bien de fiche le camp d'ici."
"Je vais où je veux."
"Ah ouais, alors pourquoi tu vas pas retrouver ton père et ta mère ?"
Gary.
Je.
Non, rien.
T'es au même niveau que tout le monde ici.
Gary garde farouchement le bureau de notre médecin. Rien à tirer ici, je passe encore dans une autre pièce.

Une autre enfant gesticule dans les couloirs. Allons la saluer.

Yo cousine, bien ou bien ? Tac tac ?
"Salut, ça va ?" 
"C'est-à-dire ?"
"Ben, tu te sens bien ?"
"Je ne te le dirai pas ! Le docteur t'ouvrira le crâne si tu ne pars pas. Il aime manger des cerveaux. Il a déjà pris le mien, il a mangé toutes mes pensées !"
"Il a mangé ton cerv... QUOI ?"
"Il mangera le tien aussi. Je t'ai vue dans son bureau. Tu étais morte !"
"Fichtre, il faut décidément que je m'en aille. J'espère que tu arriveras à trouver de nouvelles pensées. Bisous !"

Ce qui est bien dans ce jeu, c'est que ça ne va pas être répétitif et que je ne vais absolument pas me perdre entre les personnages.
J'entre dans une chambre. Je tombe sur un garçon et une fille, qui vont probablement me déclamer leur part de prophéties allumées pour m'aider dans ma quête de fuite.

Désolé les PNJs, c'est pas que je vous aime pas, c'est que je commence à être blasée de toute l'ambiance creepy.
Note à part, je suis étonnée du nombre de jouets dans toutes les chambres. Peut-être parce que le jeu me présente comme définitivement maléfiques tous les adultes, je n'arrive pas à imaginer Sigmund en train de distribuer des jeux.
("Voilà une poupée."
"C'est pour moi ?"
"Seulement si tu prends ton traitement.")
Ah, autant pour moi, en fait j'imagine ça bien.

Allons parler au garçon.
"Salut, tu fais quoi ?"
"Mon papier ne fonctionne pas :'("
"C'est-à-dire ?"
"Le papier devrait faire un truc et il le fait pas :'("
"C'est-à-dire ?"
"Enlever la neige de la télé :'("
"T'es sûr que tu confonds pas avec une passoire remuée très vite ? Nan attends c'est pour le cryptage de Canal+ ça. En plus ça n'a jamais fonctionné."
"Les ondes sont trop puissantes. Tu veux pas me changer la chaîne ?"

Hum, j'ai l'impression de m'être fait donner des quêtes par des PNJ.

Journal de quête :
- Trouver un CRAYON pour ADELAIDA
- Changer la CHAÎNE pour GARCON

Tentons de taper sur le poste, tiens, parfois ça fonctionne.

Cette télé a l'air parfaitement innocente et pas du tout sur le point de me lancer un screamer à la gueule, c'est sympa.

La chaîne 2 nous propose la danse du super cupcake, ce que je trouverais étonnant pour 1944 s'il n'était pas admis que le setting n'est qu'un prétexte pour pouvoir dire du mal de la psychiatrie sans trop se mouiller.

La chaîne 4 nous amène sur un bulletin d'information nous apprenant que les tests sur les humains ont été autorisés. Oui... mais les tests de quoi ? *TIN TIN TIN*

La chaîne 7 nous montre une fourmi perchée sur une branche. 1944 ?!

La chaîne 8 n'est qu'un immonde brouillard de neige, mais notre hôte y réagit favorablement : le papier lui montre des visions ! Il ne veut toutefois pas les partager avec nous et nous donne les feuilles de papier dont il ne se servira plus. Laissons-le s'amuser.

Fran reconnaît la fillette endormie dans un fauteuil : il s'agit d'Isabelle. Elle ne se réveille pas car sédatée.

Un peignoir laid me fait de l’œil : j'en vole la ceinture. Je combine la ceinture et le crochet de rideau ramassé il y a longtemps car c'est un classique du genre, et ça marche : j'ai fabriqué un magnifique pseudo-tendeur, pseudo-grappin.

Je change de pièce... Oh, sérieusement ?


Non mais attendez soit vous lui mettez un masque, soit vous lui donnez à manger.
PAS LES DEUX EN MÊME TEMPS

Papotons avec Lili l'infirmière.
"Salut !"
"Bonjour Fran, tu vas bien ?"

Aaah mon
Mon cœur
C'est donc ça que ça fait
L'espoir d'être traitée avec dignité
"... jevoisdesbichesmortes"
"Quoi ?"
"Non, je disais : ça biche même si je suis morte !"
"Oh, OK, cool !"

Je peux demander à Lili de me faire évader de l'hôpital, mais comme je n'y crois pas une seule seconde, je vais plutôt ne pas le faire.
"Va t'amuser avec tes amis !"
Je n'y manquerai pas Lili. En CAUCHEMARDOVISION, même.
Je ramasse dans la pièce un cinnamon bun. La table est chargée d'autres plats mais Fran est dubitative quand à leur qualité. La radio passe une fréquence incompréhensible, Fran suppose que c'est parce que l'hôpital est "loin de tout".
Je papote avec l'enfant au masque. Fran ne le connaissant pas, elle lui demande s'il est nouveau, puis s'il vient "d'en bas".
"Ouiiii"
, répond-il, "ils pensent que je vais mieux."
"Cool story bro, c'est quoi ton nom ?"
"Tue-moi. Je t'en supplie. Tue-moi."
"OK. Bang bang ! T'es mort."
"Merci. Je vais devoir te laisser, je suis mort."

Vous savez, en dehors du contexte hospitalier, ces enfants ont juste un imaginaire débordant, de ce que j'en vois.

La pièce a un globe oculaire sur le côté. Vous savez ce que ça veut dire ? Pouf ! Autre partie de la pièce.
Une fillette nous passe devant sans nous calculer. Un garçonnet mange des pâtes assis à une table. Un verre de lait traîne sur une table souillée de lait. Fran commente qu'Annie adore faire semblant d'être un petit chat en buvant son lait, mais qu'elle n'a malheureusement pas le niveau de Mr Minuit. Fran suppose qu'Annie l'oubliera quand elle sera partie, et comme c'est la première fois qu'elle fait un tel commentaire, je vais hardiment supposer qu'Annie souffre d'amnésie.
En bonne héroïne de Point'n'Click, je veux voler une canne, mais son propriétaire mangeur de pâtes me fait les gros yeux. "Lâche mon épée ! Je suis le roi ! Incline-toi !"
"Pff, t'es pas un roi."
"Je suis le roi de tout l'univers. Agenouille-toi devant moi !"
"OK, majesté."
"Très bien, mon enfant. Quel est l'objet de votre visite ?"
"Huuum tu files ta canne ?"
"Une canne ? Quelle canne ? J'ai juste mon épée !"
"Bieeeen sûr, je veux votre épée."
"Tu me l'échanges contre quoi ?"
"Tu veux un truc en particulier ?"
"Un château et un cheval."
"OK, deal."


Journal de quête :
- Trouver un CRAYON pour ADELAIDA
- Trouver un CHÂTEAU et un CHEVAL pour le ROI (qui s'appelle en fait DAMIAN)

Je retourne dans la première vue de la pièce. La petite fille qui m'a snobée s'est assise sur un canapé. Allons faire la causette.
"Yo Annie ça boume ?"
"Tu n'as pas peur de moi ?"
"Non, péka ?"
"Péhesska j'ai des pouvoirs magiques ! Je peux te donner sommeil !"
"Haaaan mais c'est trop cool ! Vas-y montre !"
"Non, j'ai trop peur. Je préfère que ce soit toi qui le fasses."
"Mais j'ai pas de pouvoirs magiques, t'es con."
"Je peux te donner le truc magique ?"

OoooooK alors Annie ça s'appelle pas "avoir des pouvoirs magiques" ça, ça s'appelle "voler des médicaments". Elle nous file une pilule qui part dans notre inventaire.

Annie passe son temps à m'esquiver : elle part des pièces quand j'y arrive. Je décide de la suivre pour voir jusqu'où elle est prête à jouer à ce petit jeu de cons.
Réponse : elle peut jouer à ça LONGTEMPS. C'est bon, j'ai fait deux fois le tour du bâtiment, ça suffit : voyons ce que donne mon trajet dans l'autre sens, en CAUCHEMARDOVISION.

Mais ce sera pour une prochaine fois.

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